L’Algérie à l’heure du défi alimentaire en Méditerranée

Près de trois ans après sa signature à Alger par les pays de la Méditerranée occidentale, dits du dialogue 5+5, la déclaration commune sur la sécurité alimentaire au niveau régional, s’impose plus que jamais comme un sillon stratégique pour la coopération régionale dans les domaines vitaux de l’économie, notamment l’agriculture, le commerce agroalimentaire, la protection de l’environnement et des ressources naturelles.


La déclaration d’Alger, adoptée à l’occasion de la première conférence ministérielle sur l’agriculture et la sécurité alimentaire de novembre 2013, vient ainsi d’inspirer les ministres de l’agriculture des 13 pays membres du CIHEAM (centre international des hautes études agronomiques méditerranéennes), dont le ministre algérien de l’Agriculture, du développement rural et de la pêche, pour appuyer la démarche enclenchée à Alger et continuer sur sa lancée à l’issue de la réunion tenue en début de semaine dans la capitale albanaise, Tirana.

Outre le membre du gouvernement algérien, les 12 autres pays des deux rives de la Méditerranée ayant pris part à la réunion de Tirana sont l’Albanie, l’Egypte, l’Espagne, la France, la Grèce, l’Italie, le Liban, Malte, le Maroc, le Portugal, la Tunisie et la Turquie.

Selon le communiqué final qui a sanctionné les travaux de cette réunion de haut niveau, transmis par le secrétariat général du CIHEAM, les ministres de l’Agriculture des pays en question - s’inscrivant dans la dynamique enclenchée à Alger - ont décidé de « mettre en place le Plan d’Action pour la Méditerranée à l’horizon 2025 (PACMED2025) », ce qui constitue un « agenda stratégique 2025 qu’il convient de renforcer, et de nouvelles initiatives-phares régionales », poursuit le même communiqué en faisant savoir que le PACMED2025 sera mis en œuvre avec les institutions partenaires du CIHEAM dans l’objectif d’une complémentarité institutionnelle en faveur de l’agriculture, de la sécurité alimentaire et du développement inclusif.

Comme cela a été suggéré lors de la réunion d’Alger, les participants à la réunion de cette semaine appellent les gouvernements des pays méditerranéens de « poursuivre leurs efforts pour favoriser le développement de l’agriculture et des chaînes de valeur agroalimentaires par des politiques publiques adaptées et en encourageant les initiatives privées dans les territoires ruraux ».

Cependant, intervenant dans un contexte régional marqué par le phénomène migratoire massif, la réunion de Tirana souligne que « les questions liées aux migrations de détresse et la crise des réfugiés doivent conduire les Etats de la région à réfléchir de manière plus générale à la prise en compte des causes profondes de ces migrations afin de faire ressortir des solutions envisageables sous la perspective du développement agricole et rural et de la sécurité alimentaire en Méditerranée. »

Sur le plan purement économique et de la sécurité alimentaire, il est utile de noter que les pays du pourtour méditerranéen représentent, à eux seuls, le marché agricole le plus dynamique dans le monde, notamment pour ce qui est des céréales et productions animales.

Par Mourad Allal - Source de l'article l'Econews

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