Femmes d'Avenir en Méditerranée (FAM) : Un appel au changement

FAM : Un appel au changement
Catherine Sabbatini entourée des prochaines candidates au FAM et aussi des anciennes participantes au programme.
La faculté de sciences politiques de Paris lance la troisième édition de son programme de formation pour les Femmes d'Avenir en Méditerranée (FAM). Le recrutement égyptien vient de commencer. 

Elles sont curieuses, ambitieuses et passionnées, elles ont des rêves plein la tête et une détermination de fer. Ces femmes sont celles qui ont participé à la rencontre organisée par la faculté de sciences politiques de Paris à l’Institut français du Caire ce jeudi 9 février. Animée par Caterina Sabbatini, responsable du programme FAM, cette rencontre avait pour but de promouvoir ce cycle de formation unique élaboré à l’attention des jeunes femmes issues de la rive sud de la Méditerranée, afin de les orienter et de leur permettre de s’épanouir professionnellement.

L’Egypte compte parmi les dix pays du pourtour sud de la Méditerranée qui ont été invités à participer à ce programme dont l’objectif est de créer un réseau de jeunes femmes à fort potentiel. Celles-ci suivront une formation de qualité à Paris et à Bruxelles, traitant de l’égalité et du leadership féminin. « Vous faites preuve d’un esprit créatif et innovant ? Vous êtes une femme politique, une femme d’affaires, une artiste, une universitaire ou une activiste ? En bref, une actrice du changement ? Et voulez-vous agir pour les conditions des femmes de votre pays ? Suivez la formation FAM », dit ainsi le site Internet du programme, afin de cibler ses futures participantes. Toutes celles qui se sentent concernées par cette définition et sont intéressées par la formation (pour plus de détails sur le programme, voir sous-encadré) sont invitées à envoyer un CV, deux lettres de recommandation et une lettre de motivation à l’Organisme. Les candidates doivent être francophones et âgées de 25 à 35 ans. « A cet âge, explique Sabbatini, il arrive souvent que les femmes soient encore en début de carrière et qu’elles n’aient pas encore occupé de postes à responsabilités, d’une part parce qu’elles sont jeunes, et d’autre part parce que ce sont des femmes. Ce programme est là pour les encourager à compléter leurs compétences et leur faire connaître leurs droits en terme d’égalité des chances ».

C’est Najat Vallaud Belkacem, ex-ministre des Affaires des femmes en France, qui a voulu lancer un programme pour « les futurs leaders féminines ». L’ex-ministre a notamment participé au projet « young leader » qui mettait en lien des chercheurs spécialisés sur les problématiques d’égalité et d’équité de Sciences Po. Paris. Par la suite, le ministère des Affaires étrangères a créé un fond destiné aux femmes méditerranéennes. Le projet FAM a fini par voir le jour en 2014. Sa troisième édition aura lieu au mois de mai prochain et accueillera des femmes aux différents profils pour une formation de deux semaines.

Un programme intense

La première semaine de formation est consacrée aux cours théoriques ayant pour sujets : femme et droit, femme et médias, femme et culture, etc. Puis, des rencontres et des entretiens sont prévus avec des acteurs de chacun de ces domaines. « Par exemple, l’année dernière, pour la journée Femme et droit, une responsable juridique de Google France est venue parler de son expérience et a expliqué comment elle est arrivée à ce poste et quels sont les obstacles qu’elle a rencontrés. Lors de la journée Femme et médias, des journalistes sont venus rencontrer les participantes qui ont ensuite eu l’occasion de visiter les locaux de France 24 et d’autres chaînes », explique C. Sabbatini. La deuxième semaine est consacrée à des ateliers de communication et de mise en situation durant lesquels certaines expressions et mots-clés sont expliqués. « On apprend aux participantes à ne pas tomber dans les pièges typiques tendus lors des entretiens, et à bien comprendre le sens détourné de certaines phrases. Cette semaine est particulièrement centrée sur l’expression orale et la communication de façon générale. S’ensuit une visite des institutions européennes, afin de familiariser les participantes avec les différents projets en cours et la constitution de ces conseils européens », détaille la responsable du programme.

La pratique, une autre paire de manches

« Mais est-ce que ces techniques sont applicables en Egypte ? En vue des différences culturelles et juridiques, j’en doute un peu », lance l'une des participantes lors d’une des réunions. « Nous n’avons pas la prétention de faire croire aux femmes que nos techniques vont leur permettre d’accéder à une égalité des chances dans leur pays. Par contre, nous leur donnons les moyens d’avoir un regard plus large et plus varié de leur propre situation. Cette année par exemple, une journée sera consacrée au thème Femme et monde arabe. Des spécialistes en droit seront présents pour essayer de répondre aux interrogations relatives aux situations spécifiques de chaque pays. Un bon réseau s’est formé lors des deux sessions précédentes entre les participantes de dix pays qui ne se connaissaient pas avant. Aujourd’hui, chacune est sûre d’avoir fait connaissance avec des personnes issues d’autres pays et sur lesquelles elle pourra compter à n’importe quel moment », a fièrement répondu Sabbatini. « Etre femme en Egypte n’est pas une chose facile », ont confié les participantes égyptiennes. Deux femmes de chaque pays seront sélectionnées par le jury pour participer à cette formation. « Puisque, comme l’a annoncé le président Sissi, cette année est l’année de la femme en Egypte, il se peut que quatre égyptiennes soient exceptionnellement sélectionnées pour cette session », lance Caterina Sabbatini, créant une forte émulation dans la salle de l’Institut français où sont réunies plusieurs dizaines de candidates extrêmement motivées.

Twitter : @womedScPo

Par Hanaa Al Mekkawi - Source de l'article Hebo Al Ahram

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