Région Mena: Comment répondre aux frustrations des jeunes?

- Tout miser sur le secteur privé, première source d’emploi
- Créer un climat sain des affaires et revoir le système d’enseignement

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Chaleureuses poignées de mains entre, de gauche à droite, le Chef du gouvernement tunisien Youssef Chahed et Christine Lagarde, patronne du FMI, et entre le chef du gouvernement marocain Saadeddine El Othmani et le DG du Fonds monétaire arabe, Abdulrahman A. Al-Hamidy. En arrière plan, Jihad Azour, directeur Mena au FMI (Ph. Mokhtari)
Lutter contre le chômage, créer de l’emploi pour les jeunes, les femmes... un même et difficile challenge pour la région Mena. L’ensemble des pays arabes doit relever ce défi grâce à des réformes propices à la croissance. 

C’est le constat relevé par la conférence «Opportunités pour tous dans la région Mena» co-organisée à Marrakech par le Fonds monétaire international et le gouvernement du Maroc.

Conférence à laquelle ont participé plus de 300 hautes personnalités du monde arabe, des institutions financières, des chefs d’entreprise ainsi que des universitaires. Objectif : réfléchir à des stratégies et des moyens pour multiplier les débouchés en faveur des femmes et des jeunes et ce grâce à l’innovation et des politiques propices à une croissance plus forte et plus inclusive.

C’est que le chômage touche tout particulièrement les jeunes dans nos pays arabes avec un taux de 29% et encore plus les femmes, alerte Abduerahman A. Al. Hamidy, directeur général et président du conseil du Fonds monétaire arabe. Le FMI a lui aussi tiré la sonnette d’alarme quant aux frustrations qu’engendre l’absence de perspectives d’emploi et recommande des modèles de croissance inclusive.

D’emblée, Christine Lagarde, DG du FMI, précise que l’institution qu’elle dirige donne des conseils, des recommandations, mais que les pays sont libres de les suivre ou non. Le FMI est souvent mis en accusation en raison des réformes qu’il impose aux pays de la région Mena, mais est habitué à être blâmé, indique avec humour Lagarde. Pour la directrice du FMI, la création d’emplois doit s’inscrire dans une démarche globale fondée sur des réformes visant à diversifier et développer le secteur privé.

Cela nécessite une amélioration de l’environnement des affaires et le cadre réglementaire, l’accès aux financements, l’égalité des opportunités pour que les petites entreprises puissent livrer concurrence aux grandes entreprises et aux entreprises d’État… bref, un climat d’affaires sain et des politiques capables d’attirer les investisseurs étrangers et l’innovation.

«Ce sont des moteurs significatifs qui vont permettre le développement de la région, mais chaque pays va pouvoir travailler selon ses convictions», insiste Lagarde. Pour le Chef du gouvernement marocain, Saâdeddine El Othmani, le train des réformes que le Maroc a entrepris a permis de grandes avancées en termes de développement social. El Othmani en veut pour exemple les améliorations dans les classements du Doing Business puisque le Maroc est passé du 128 au 69 e rang. Ses ambitions étant d’atteindre le top 50 en 2021.

Par Badra BERRISSOULE - Source de l'article L'Economiste

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